Nous produisons des CD et Livrets de musiciens ou groupes qui, dans l’état actuel du marché, n’auraient pas, ou difficilement, accès à ces supports. Dans l’esprit, nous nous apparentons à une sorte de coopérative d’autoproduction.
Peu à peu, par nos goûts, nos pratiques et nos relations, s’est constituée ce que l’on pourrait appeler la « ligne éditoriale » de notre « label » : nos CD présentent pour l’essentiel un répertoire puisé dans la masse des chansons et danses recueillies par les folkloristes des XIX° et XX° siècles. Le jeu des interprètes repose sur le respect de la tradition, qui ne méconnaît pas cependant l’innovation.
Le respect de la tradition
Attention à ne pas se méprendre sur le sens que nous donnons à cette expression : nul se saurait, en connaissance de cause, se proclamer le « continuateur de la tradition ». Car la musique dite « traditionnelle » (et quelle que soit l’appellation : folk, trad, folklorique, régionale, etc…) a été élaborée par des milieux sociaux aujourd’hui disparus, les sociétés paysannes analphabètes antérieures, en gros, à la deuxième moitié du XIX°. Et les chemins par lesquels cette musique nous est parvenue ont pu être complexes, prenant parfois des détours inattendus. Ce qu’on appelle ici par commodité le respect de la tradition est plutôt une attitude à la fois humble et de profonde connaissance, un amour de cette musique pour ce qu’elle est, ce qui n’empêche pas d’en faire ce que l’on aime.
L’innovation
A vrai dire, l’innovation commence dès que l’on interprète un quelconque air de ce répertoire, même le plus sobrement possible (comme c’est le cas de certains de nos CD), et même en croyant obéir à l’image que l’on se fait – plus fantasmatique qu’autre chose – de « l’interprétation traditionnelle ». Les collectages sonores des années 50 et suivantes peuvent nous offrir des façons de faire liées aux sociétés traditionnelles, mais, là aussi, les voies d’une tradition limitée, familiale par exemple, hors du milieu traditionnel, peuvent réserver bien des surprises…
Certains des CD que nous avons produits veulent aller plus loin, et ne s’en privent pas, et font appel à l’innovation revendiquée, voire à l’influence extérieure. Ce que nous espérons, c’est que ce soit fait, dans la mesure du possible, dans la maîtrise de ces influences.