auteur

TERRY LéONARD(Jean-) (1816 - 1882)

Enquête menée autour de 1871 (avant et après) en Belgique (région de Liège).
Professeur au Conservatoire royal de musique de Liège, compositeur, chef d'orchestre (Carreau). Mort avant la publication, en 1889, de sa collecte, réunie à celle de Léopold Chaumont.

Publications concernant ou contenant des chansons ou de la musique traditionnelles :
Recueil d'airs de Crâmignons et de chansons populaires à Liège, par Léonard Terry (prix) et Léopold Chaumont (accessit), au concours de la Société liégeoise de Littérature wallonne, avec les textes rétablis par MM. Lequarré, Duchesne et Jos. Defrecheux, et une table comparative des airs et textes de diverses provinces de France, par Jos. Dejardin, président de la Société. Liège, H. Vaillant-Carmanne, 1889 ; in-4°, 597 pages. Réédition anastatique de la première partie seulement, contenant le recueil de crâmignons, expurgée de la partie Annexe, et augmentée d'une préface de Roger Pinon. Vaillant-Carmanne, Liège, 1974, 409 p. La numérotation des pages a été modifiée pour les Tables (p. 591-597 devenues 403-409 dans la réédition).

Pour des raisons de commodité, nous présentons l'ensemble en deux parties distinctes :
- Le Recueil d'airs de Crâmignons et de chansons populaires à Liège proprement dit (p. V-XV, 1-402 et 591-597 de l'édition de 1889, p. V-XV et 1-409 de la réédition). Contient 234 mélodies et variantes.
Annexe, par Joseph Dejardin, p. 403-590 de l'édition de 1889. Contient 62 mélodies, dont une seule appartient à la collecte de Léonard Terry, toutes les autres étant des citations de publications françaises antérieures données à titre de comparaison.

L'édition de 1889 est consultable sur Archive.org

Nous avions achevé le travail de saisie des mélodies lorsque nous avons découvert qu'il avait déjà été fait – sous des formats différents des nôtres – par Christophe Toussaint (http://epinettes.fr), à la page http://epinette.free.fr/repertoire.php
Nous souhaitons saluer ce travail, et remercier Christophe Toussaint de nous avoir permis, pour la suite de nos publications, d'utiliser ses autres saisies.

Commentaire Coirault :
« Fusion de deux recueils couronnés en 1872 à la suite d'un concours organisé par la Société liégeoise de littérature wallonne (p. VI) et qui ne comprenaient que l'air et un couplet pour chaque crâmignon (p. 405). Les chansons ont été complétées, au moyen d'enquêtes, jusqu'en 1889 (Cf. p. VII, bas de la p. VIII, p. IX). Quelques pièces plus libres ont été supprimées. Telles quelles ces rondes, en 204 numéros accompagnés des airs, sont un appoint documentaire important, d'autant que les recherches faites dans plusieurs recueils (p. 405 à 597) ont donné lieu à une copieuse Annexe de versions, fragments et airs (p. 409 à 590). » (Notre chanson folklorique, bibliographie).

Remarques
- Le recueil d'airs de Crâmignons et de chansons populaires à Liège
Les conditions de la publication
L'histoire, longue (15 ans), difficile et sinueuse, de l'édition des travaux de Terry et Chaumont est racontée dans l'Introduction à la 2e édition par Roger Pinon, et par Eugène Duchesne et Joseph Defrecheux, membres de la Société liégeoise de littérature wallonne, dans l'Avant-propos de celle de 1889 (avant-propos complété par un Avertissement, inachevé, de Léonard Terry, daté de 1871). Les conditions du concours et cette histoire ont eu des conséquences sur l'élaboration de la collecte, dont le commentaire de Coirault rend bien compte. Le concours de 1871 demandait « la collection la plus complète possible des airs de crâmignons liégeois », accompagnés de la transcription « sous la musique » des « paroles d'un couplet, de préférence le premier ». Les textes ont donc été complétés a posteriori par Terry dans un premier temps, puis par MM. Lequarré, Duchesne et Defrecheux – avec l'aide d'un certain nombre de personnes citées.
Quant à l'apport de Léopold Chaumont, il a été égaré entre le concours et la mise en route de l'édition : Chaumont a dû « reconstituer » son recueil.
Il ne s'agit donc pas de la publication de deux collectes directes, mais dans une certaine mesure de la reconstitution d'un répertoire.

Les sources
Terry est présenté comme le grand contributeur à la collecte des crâmignons (lui-même dit avoir fourni près de 190 airs), mais aucune mélodie ni aucun texte ne lui est explicitement attribué, comme si cela allait de soi.
Si l'avant-propos parle de 65 crâmignons avec musique présentés par Léopold Chaumont, on ne trouve ce dernier expressément nommé que 11 fois. Certaines de ses pièces étaient-elles identiques à celles de Léonard Terry ? A-t-on parfois oublié de le mentionner ? N'a-t-il pu « reconstituer » que 11 de ses 65 crâmignons ?
D'autre part, Léonard Terry, s'il parle dans son avertissement de « chants qui de nos jours courent les rues de la cité », mentionne aussi la « difficulté de retrouver les mélodies naïves qui charmaient nos aïeux il y a plusieurs siècles ». La commission chargée de la publication mentionne des « recueils peu communs de chansons, qui avaient appartenu à Léonard Terry », conservés à la bibliothèque du Conservatoire : sans doute ses sources ne furent-elles pas toutes orales, ni directes (puisqu'il parle aussi de « certains airs, que l'on nous avait promis », qui « se sont fait attendre jusqu'à la dernière heure », et « quantité d'autres, ce qui est plus fâcheux », qui « ne nous sont point parvenus du tout »).
Nous avons donc attribué à Léonard Terry, par défaut, tout ce qui n'était pas expressément mentionné comme provenant d'un autre collecteur ou d'une autre source.

Comme le fait justement remarquer Roger Pinon, il manque dans l'ouvrage la définition de ce qu'est un crâmignon. Apparemment, en 1871 (et en 1889), il semblait inutile de le préciser, la pratique de cette danse chantée en chaîne ouverte semblant encore vivante, comme le fait remarquer Terry. Pour en savoir davantage, on pourra consulter les articles d'Eugène Polain : Les crâmignons liégeois, 9e congrès de Littérature de d'Art dramatique, Liège, 1927, p. 33-98, et de Roger Pinon : De « Crâmignon » in het « Land zonder Grenzen, Neerlands Volksleven, 1970, XX, 1, p. 6-36, ainsi que l'ouvrage de Paul Collaer, La musique populaire traditionnelle en Belgique, Bruxelles, Palais des Académies, 1974.
Mais une autre pratique de l'époque vient troubler la donne : c'est celle de concours (littéraires) organisés par la Société liégeoise de littérature wallonne, faisant appel à des « auteurs » de crâmignons. Pinon les signale (et ces auteurs sont nommés dans le cours de l'ouvrage), mais ajoute que les airs « ont été puisés dans la tradition folklorique ».

D'autre part, les auteurs de l'avant-propos mentionnent qu'il n'aura pas échappé « à l'attention des lecteurs que plusieurs de nos pièces ne sont pas des crâmignons », mais sans jamais préciser lesquelles. Rien n'est dit qui permette, pour chaque air, de déterminer s'il s'agit d'un crâmignon ou d'une « chanson populaire à Liège » (ainsi que l'annonce le titre de l'ouvrage). Plutôt que de le faire de notre propre chef, sur la base par exemple de la structure de la chanson-danse, nous avons préféré indiquer "Crâmignon" lorsque, le plus souvent au détour d'une note ou d'un commentaire, ou encore dans l'Annexe, ce mot était expressément utilisé pour telle mélodie ou telle chanson, mentionnant "Crâmignon ou chanson" pour toutes les autres.

A une exception près (Verviers), aucune mélodie n'est localisée : nous avons donc mentionné Liège entre parenthèses, par défaut. Aucun informateur n'est nommé, et il n'est fait mention d'aucune date de collectage.

Enfin, les partitions contiennent un certain nombre d'erreurs, toutes signalées (et souvent corrigées) dans les fichiers myr. Quasi systématiquement, la dernière mesure s'achève par des silences en trop (qui complètent la mesure), ce qui gêne le bis de la dernière partie de la mélodie et la reprise avec le début en cas d'anacrouse. Nous les signalons par un « sic », mais les avons laissés en place, préférant limiter au maximum nos réparations, sachant que l'utilisateur saura les faire par lui-même.

- L'Annexe, de Joseph Dejardin.
« Apparat de notes entièrement dépassé » selon Roger Pinon, mais dont Coirault – dont les travaux auront sans doute de loin le plus contribué à ce « dépassement » - estime qu'il s'agit d'une « copieuse Annexe de versions, fragments et airs », fruit d'une recherche faite dans « plusieurs recueils ».
Une seule mélodie appartient à la collecte Terry (et ne figure pas dans le recueil proprement dit). Toutes les autres sont des citations tirées des recueils de Bujeaud (22 mélodies tirées des Chants et chansons populaires des provinces de l'Ouest, 1866, T. I et II), Champfleury et Weckerlin (9 mélodies, tirées des Chansons populaires des provinces de France, 1860), de Coussemaker (1 mélodie, tirée des Chants populaires des Flamands de France, 1856), de Puymaigre (8 mélodies, tirées des Chants populaires recueillis dans le pays messin, 1865), de Dumersan (2 mélodies, tirées des Chansons et rondes enfantines, 1858) et de Rolland (20 mélodies, tirées du Recueil de chansons populaires, 1883, T. I, 1886, T. II, 1887, T. IV et V).
Cette annexe étant accessible en ligne, il nous a paru utile de publier les mélodies qu'elle cite (et ce faisant, comme nous nous en sommes rendu compte au fil de nos saisies, de corriger les très nombreuses erreurs de copie des originaux qu'elle contient). Nombreuses aussi sont les erreurs de références (notamment de pagination), que nous signalons et corrigeons. Nous avons rétabli les titres des chansons attribués par les auteurs cités, ainsi que, dans la mesure du possible, toutes les indications des collecteurs et conditions de la collecte (notamment lieux et années). Pour les numéros d'inventaire Coirault, les chansons citées dans l'Annexe ont très peu fait l'objet d'un référencement direct : nous avons donc indiqué pour toutes les autres le numéro d'inventaire Coirault à partir du référencement des originaux, en le mettant entre parenthèses, et sous couvert de vérification.

 

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