Martin Lassouque

Le bourdon de la boha, la cornemuse landaise, est placé tout contre le tuyau mélodique. Et contre, en musique ancienne, désigne la basse. Ce bourdon, qu’après Yan Cozian Martin appelle « contra – prononcer countre » en référence au Kontra des cornemuses hongroise et slovaque auxquelles la boha ressemble tant, a une étrange particularité : la présence d’un trou qui permet de changer la note – ce qui est un comble, pour un bourdon !
Cela permet un jeu spécifique d’accompagnement rythmique : pour les rondeaux asymétriques, « cela permettait de donner un cadre rythmique stable aux danseurs, et limiter ainsi la perte de repères avec des mélodies qui se décalent par rapport au pas de danse. » Puis Martin a élargi ses recherches pour les autres danses, « en jouant sur les différentes façons de frapper le trou, en alternant différents diamètres d’ouverture, en variant les couleurs d’accordage… ».
Le résultat de ces recherches est présenté dans cet album, qui propose une façon différente d’utiliser le contra sur chaque piste. Est-ce à dire qu’il s’agit d’un austère CD de musique expérimentale ? Que non ! Car, nous prévient Martin dans son livret très détaillé, il a travaillé « tout en gardant en tête que cela devait toujours accompagner la danse. » Et cela, nous pouvons l’assurer, est parfaitement réussi !
AEPEM

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