auteur

DAUZAT ALBERT (1877 - 1955)

Collecte entre 1895 et 1900 en Auvergne (Puy-de-Dôme).


Grand linguiste, spécialisé en romanistique et onomastique ; professeur associé puis directeur d'étude à l'École pratique des hautes études. S'intéresse au folklore, notamment à la littérature orale, à l'occasion de ses enquêtes de jeune étudiant sur le patois du hameau de Vinzelles (commune de Bansat, Puy-de-Dôme, commune de sa grand-mère maternelle), avec quelques incursions vers Issoire, et vers Les Martres-de-Veyre, d'où son père est originaire. Dauzat représente un cas rare de folkloriste ayant su circonscrire son terrain d'enquête à un si petit terroir (sans doute de par sa formation scientifique de linguiste). Il collabore à la Revue des Traditions Populaires, à laquelle il livre entre 1898 et 1916 des éléments de littérature orale (chansons, contes, légendes, proverbes, formulettes, devinettes...) d’Auvergne pour le plus grand nombre, mais aussi d'Ile-de-France, de Poitou, de Bretagne, de Normandie, de Gascogne, de Savoie, de Suisse, d'Italie (il ne fournit de chansons et de mélodies que pour l'Auvergne).


Publications concernant ou contenant des chansons ou de la musique traditionnelle.


- « Chansons des parlers de Vinzelles, d’Issoire et des Martres-de-Veyre (Puy-de-Dôme) », Bulletin de la société des parlers de France, mai-juillet 1897. Sans musique. Les textes seront repris, avec musique, dans le suivant.
Mentionné sans commentaires par Van Gennep (n° 4738). Non mentionné par Coirault.
Consultable sur Google


- Etudes linguistiques sur la Basse Auvergne. Phonétique historique du patois de Vinzelles (Puy-de-Dôme), Paris, Alcan, Université de Paris, Bibliothèque de la faculté des Lettres, 1897. Contient 17 mélodies, qui seront toutes reprises, certaines avec des modifications parfois anodines, parfois importantes, dans Contribution à la littérature orale de la Basse-Auvergne. L'une d'entre elles est reprise, pour un autre texte, dans l'ouvrage suivant.
Commentaire Van Gennep (n° 5267) : « dix-sept bourrées notées et observations sur la bourrée auvergnate ». Non mentionné par Coirault.
Consultable sur archive.org 


- « Chansons d'Auvergne », Revue des Traditions Populaires, t. XIV, 1899, p. 460-473. Contient 17 mélodies, dont l'une est reprise des Etudes linguistiques. Toutes seront reprises, certaines avec des modifications parfois anodines, parfois importantes, dans Contribution à la littérature orale de la Basse-Auvergne.
Mentionné sans commentaires par Van Gennep (n° 4739) et par Coirault (sigle : DauzatC).
Consultable sur Gallica


- Contribution à la littérature orale de la Basse-Auvergne, extrait de L'Auvergne littéraire, 15e année, n° 92, 1938, 2e cahier, p. 1-87 ; tiré à part : Clermont-Ferrand, Imprimerie générale, 1938, 87 p. Contient 41 mélodies, dont 8 inédites, les autres étant reprises, à l'identique ou avec modification, des Etudes linguistiques et de la RTP.
Commentaire Van Gennep : « Bons commentaires » (n° 6603). Mentionné sans commentaires par Coirault (sigle : DauzatCL).


En 1937-1938, Van Gennep annonce, dans sa bibliographie :
- Dauzat (Albert) et Canteloube (Joseph), Carte de répartition de la bourrée. En préparation.
Projet apparemment inabouti.


Remarques


Dans Etudes linguistiques sur la Basse Auvergne, Dauzat ne donne aucune indication sur les conditions de sa collecte (ni la date, ni le nom de ses informateurs, ces derniers étant collectivement désignés par le vocable « les habitants »). Seul le lieu, de manière générique, est indiqué : Vinzelles, hameau de la commune de Bansat (canton de Sauxillanges, arrondissement d'Issoire). Une telle restriction de la zone de sa collecte s'explique évidemment par l'objet de son étude, qui est avant tout dialectologique.
Les renseignements qu'il donne dans « Chansons d'Auvergne » sont, eux, extrêmement insuffisants : la moitié seulement des mélodies est précisément localisée (à Vinzelles, Issoire et aux Martres-de-Veyre), les autres étant renvoyées à « l'Auvergne », selon le titre de l'article. Il n'y a aucun renseignement sur ses informateurs.
Ce n'est que tardivement, en 1938, et rétrospectivement, lorsqu'il rassemble et réédite dans Contribution à la littérature orale de la Basse-Auvergne ses recherches dans le domaine de la « littérature orale », que Dauzat fait part des conditions de sa collecte. Celle-ci a eu lieu entre 1895 et 1900, tout d'abord au hameau de Vinzelle, à Bansat, pays d'origine de sa famille maternelle où il venait passer ses vacances d'étudiant. Son entremetteuse, mais aussi sa principale informatrice, était sa grand-mère, ce qu'il mentionne précisément à plusieurs reprises. Mais le degré de précision quant à ses autres informateurs ne dépasse pas celui de mentions telles que « un vieillard », « une vieille femme », à part pour son père, qui lui a fourni des éléments provenant des Martres-de-Veyre.
Cet ouvrage contient 8 mélodies inédites, 10 sont reprises des Etudes linguistiques à l'identique (à une différence de présentation près) et 7 avec des différences mélodiques ou de structure, 11 sont reprises de la RTP à l'identique, et 5 avec des différences (une mélodie est commune aux Etudes et à la RTP, pour des textes différents).
Si, sauf pour la graphie du parler de Vinzelle, les textes n'ont guère varié entre les parutions de 1897-1899 et leur remploi en 1938, il n'en va pas de même pour les notations mélodiques puisque plus du tiers (13 sur 33) présentent des différences, qu'elles soient notables ou insignifiantes. Ces différences sont-elles des corrections d'erreur, voire des repentirs ? Si pour l'une d'entre elles le repentir est manifeste (Dauzat dit d'elle que, l'ayant notée quelque temps après l'avoir entendue, il a hésité pour la hauteur de la dernière note, sous-entendant ainsi qu'il corrige la première version), pour d'autres le doute est permis : sont-elles le fruit d'erreurs de copie ? Aussi, il semble qu'il convient de ne pas s'en tenir à la récapitulation de 1938 et de consulter l'ensemble des publications (ajoutons que, dans un unique cas, l'attribution d'une mélodie à un texte a varié elle aussi).

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