auteur

GRAS LOUIS-PIERRE (1833 - 1873)

Collecte vers 1865 dans le Forez (Loire).
Journaliste, employé à la préfecture de l'Ain, puis archiviste de la société savante La Diana, à Montbrison (Loire). Sa collecte de musiques et chansons, restée inédite pour l'essentiel jusqu'à sa publication en 1984 par Georges Delarue, est déposée au siège de cette société.
(Delarue, Carreau).


Publications concernant ou contenant des chansons ou de la musique traditionnelle.


- Dictionnaire du patois forézien, Lyon, Auguste Brun, 1863, XI-270 p. Sans musique.
Mentionné sans commentaires par Van Gennep (n° 1034) et par Coirault (sigle : Gras).
Consultable sur Gallica

- Les Évangiles des quenouilles foréziennes, légendes ; Voyage à Pierre-sur-Haute et sur les bords du Lignon. Saint-Étienne, Chevalier, 1864, Montbrison, A. Huguet, 1865 ; reproduction en fac-similé Roanne, Horvath, 1974, 2 t. en 1 vol., 111-89 p. Sans musique.
Non mentionné par Van Gennep et par Coirault.
Consultable sur Google book 


- Les paysans du Forez, Moeurs et coutumes, édition posthume, Cahiers du Musée Forézien, n° 4, 1977, IV-57 p. Ouvrage non consulté par nous. Apparemment sans musique.
Non mentionné par Van Gennep et par Coirault.


Collecte inédite, publiée par :
- Delarue (Georges), « Chansons populaires foréziennes ; la collecte de L.-P. Gras vers 1865 », Le Monde alpin et rhodanien : revue régionale d'ethnologie, XII, 1983, n°1/2, p. 103-216. Contient 84 mélodies dont 54 (plus 3 propositions de correction) appartiennent à la collecte de Gras.
Non mentionné par Van Gennep et par Coirault.
Ouvrage disponible au Musée Dauphinois, à Grenoble 


Remarques


Les conditions de la collecte de Gras ne sont pas renseignées : ne sont donnés ni la date (« vers 1865 », dit Delarue) ni le nom de l'informateur (à une seule exception) ni le lieu (sauf 3 fois, dont 2 à travers la mention « patois de ... », l'autre par le titre). Delarue indique que, dans les « papiers » remis à sa mort à La Diana, ne figure aucun de ses « documents d'enquête », « soit qu'il les ait détruits lui-même après la publication du Dictionnaire, soit que ces brouillons n'aient pas paru dignes d'intérêt à ceux qui ont assemblé ces documents » (p. 104). Il est à noter cependant que les documents n'étaient pas prêts à être publiés, et que le travail mené par Delarue est considérable.
Selon Alice Joisten, qui s'est occupée des mélodies, Gras avait une « formation musicale d'amateur », d'où nombre d'erreurs ou de maladresses de notation – notamment pour le rythme. Il s'est conformé aux normes de la musique savante, ce qui explique la « prépondérance » des « deux modes classiques majeur et mineur » (p. 110-111).
Toute la musique a été publiée « sous la forme et la graphie exacte qu'elle a dans les divers manuscrits », à l'exception des répétitions remplacées par des bis. Les partitions « trop incohérentes ou incomplètes » ont été publiées sous forme de fac-similés. Nous les avons saisies à l'identique (nous n'avons pas saisi les 3 partitions données à titre d'illustration p. 112, car elles sont reprises par la suite).
Parmi les 84 mélodies publiées dans l'article de Delarue, 54 appartiennent à la collecte de Gras (plus 3 propositions de correction par Delarue-Joisten). Il est à noter que, sur les 16 airs à danser, 7 partitions sont d'une autre main que celle de Gras. Sur les 9 qui sont de sa main, 7 sont manifestement recopiées de l'Album auvergnat de Jean-Baptise Bouillet (1853) : 5 à l'identique - erreurs comprises -, 2 avec une légère différence (hauteur d'une note). Plutôt qu'un plagiat, nous sommes tentés de voir ici un signe de la maladresse de Gras à transcrire les mélodies, qui, confronté à des mélodies semblables, a dû préférer utiliser un patron tout prêt.
A côté de la collecte de Gras, Delarue publie 27 autres mélodies, le plus souvent pour illustrer, à titre de comparaison, des chansons qui en sont dépourvues. 4 sont extraites de recueils de musique ancienne, 2, non localisées, sont proposées par Jean-Michel Guilcher, les autres proviennent d'autres collectes faites dans d'autres provinces : 13 de Millien (Nivernais), 1 de D'Indy (Vivarais), 1 de Montel et Lambert (Foix), 1 de Garneret et Culot (Franche-Comté), 1 de Ritz (Savoie), 1 de Bouillet (Auvergne), 1 de Tiersot et 1 de Gauthier-Villars (Dauphiné), et 1 de Terry et Chaumont (Belgique).

Recueil