auteur

ORTOLI FRéDéRIC (1861 - 1907)

Collecte, directe peut-être, et en partie seulement, en Corse dans la fin des années 1880.
Instituteur. A été secrétaire adjoint de la Société des Traditions Populaires, et publie quelques petites études dans la Revue des Traditions Populaires en 1886. Mais il collabore surtout à La Tradition, d'Emile Blémont et Henry Carnoy, dont il est membre du comité de rédaction. Il y publie de nombreuses notices sur divers sujets.
Par ailleurs, et entre autres ouvrages, il écrit et publie des recueils de contes (Les contes de la veillée, s.d., Les contes du capitaine, 1885, Le monde enchanté, 1897). Mais seul son recueil Les contes populaires de l'île de Corse (Paris, Maisonneuve et Cie, 1883) est constitué de contes traditionnels.
Dans le domaine du folklore, outre son recueil de contes, il publie Les conciles et synodes dans leurs rapports avec le traditionnisme, Paris, J. Maisonneuve, 1890, Collection internationale de La Tradition, réédité en 1910, ouvrage encensé par La Tradition, mais éreinté par Mélusine (S. Berger, 1890, p. 28). Auparavant, son ouvrage sur les Voceri de l'île de Corse (1887) avait été l'objet de très vives critiques de la part d'Eugène Rolland, toujours dans Mélusine.
(Carrault, BNF, complété par nous).
Van Gennep mentionne la plupart de ses travaux, mais il n'est mentionné ni par Coirault ni par Guilcher.


Publications susceptibles de concerner, concernant ou contenant des chansons, de la musique ou des danses traditionnelles.
-  « Sérénade », Revue des Traditions populaires, 1886, p. 46. 1 mélodie.
Consultable sur Gallica
Non mentionné par Van Gennep, Coirault ou Guilcher


-  « Scènes de carnaval. Ile de Corse », Revue des Traditions populaires, 1886, p. 75-80.
Sans musique.
Mentionné par Van Gennep, sous le titre de Scènes de Carnaval ; la Mauresque, dans la rubrique Danses populaires : « démarque Gaudin » (Abbé Gaudin, Voyage en Corse, Paris, 1785).
Consultable sur Gallica
Non mentionné par Coirault ou Guilcher


- « Le mariage en Corse », Revue des Traditions populaires, 1886, p. 178-183. Sans musique.
Consultable sur Gallica


Les Voceri de l'île de Corse, Paris, E. Leroux, 1887. 3 mélodies dont 1 reprise, sans que cela soit mentionné,  d'Antoine Fée, Voceri, chants populaires de la Corse, 1850.
Mentionné par Van Gennep dans la rubrique Du berceau à la tombe, mais pas dans les rubriques musique, chansons, Noëls, danses et instruments.
Non mentionné par Coirault ou Guilcher
Commentaire Eugène Rolland : « Ne contient rien d'original. La préface est, en grande partie, composée d'extraits de l'article publié par Paul De Saint-Victor (« Les Vocératrices de la Corse » in Hommes et Dieux, 1867, p. 349-368). M. Ortoli s'est arrangé de façon à faire croire que ce style étincelant est tout simplement son oeuvre. Paul de Saint-Victor est mort, il ne réclamera pas.(...). » Après avoir cité la liste des emprunts d'Ortoli (à Tommaseo, Viale, Fée, dont 1 mélodie), Rolland conclut : « Nous regardons l'ouvrage de M. Ortoli comme n'ayant aucune valeur scientifique » (Mélusine, 1887, p. 407-408, consultable sur Gallica)
Consultable sur archive.org 


-  « La nanna del bambino » (berceuse en dialecte corse), La Tradition, 1888, p. 24-30. Sans musique.
Consultable sur Gallica


-  « Le Royaume des Francs et les rois d'Yvetot », La Tradition, 1888, p. 289-303. Sans musique. (mentionné par Carrault, mais ne concerne pas la chanson traditionnelle).
Consultable sur Gallica


Julien Tiersot, « La Chanson populaire, Corse » in Encyclopédie de la musique et Dictionnaire du Conservatoire, 1930, 2e partie, t. 5, p. 2903-2904. Contient 5 mélodies recueillies en Corse dont 3 inédites de la collecte d'Ortoli (voir à Tiersot).

 

Remarques
-  « Sérénade », Revue des Traditions populaires, et
Les Voceri de l'île de Corse.
Il n'y a aucune indication sur les conditions de la collecte (année, lieu, informateur). On a vu plus haut qu'Eugène Rolland dressait la liste, complète apparemment, des « emprunts » d'Ortoli. Il faut ajouter que ce dernier ne s'en cache pas complètement, mais ne renseigne pas ces emprunts. Ainsi, dans sa préface (p. XXXVII et XXXVIII), il indique la « dette » qu'il a envers ses prédécesseurs, Tommaseo (sans musique : in Canti popolari toscani corsi, illirici, greci, volume 2, Venezia, G. Tasso, 1841, consultable sur archive.org)  et Viale (sans musique : Saggio di versi italiani e di canti popol. corsi, Bastia, Fabiani, 1843, archive.org et Canti popolari corsi, con note, 2e éd. revue et augmentée, Bastia, Fabiani, 1855 (nous n'avons pu trouver la 1ère édition, de 1843) consultable sur Gallica), « dont les recueils déjà anciens nous ont été pourtant si utiles et auxquels nous avons emprunté quelques-unes de nos plus belles et plus touchantes lamentations ; puis M. Julien Tiersot (…) qui a bien voulu noter les quelques airs de ce volume ; et enfin et surtout notre vieux et vénéré père. » On notera cependant qu'il ne cite pas Fée, auquel il emprunte pourtant une mélodie. On ne sait pas d'où viennent les autres mélodies. Carrault, dans son Dictionnaire des collecteurs de l'ancienne chanson folklorique, dit que « l'ouvrage contient certes de nombreuses pièces de deuxième main mais aussi des récoltes personnelles », sans qu'hélas rien dans le livre ne permette d'identifier ces dernières. Il faut noter que Rolland – qui n'accorde aucun crédit à Ortoli – cite un certain nombre de Voceri dont il n'a pu encore déterminer à qui Ortoli les a empruntés : parmi eux figurent les deux autres dotés d'une mélodie dans Les Vocéri... : peut-être peut-on penser qu'ils viennent d'une collecte directe.
Attention, les mélodies sont présentées dans leur ordre d'apparition dans les pages de musique.

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