Paris Centre, Cornemuses en Île de France

Ref. AEPEM 05/01

Julien Barbances (cornemuse, violon), Claire Barbouche (cornemuse), Sébastien Benoît (cornemuse), Valery Bigault (cornemuse), Jean Bona (cabrette, harmonica), Matthieu Bopp (cornemuse), Jean-Marie Cantaloube (accordéon chromatique), Hervé Capel (accordéon chromatique), Philippe Cotton (cornemuse), Olivier Daviau (chabrette, guitare électrique), Christine Donnard (vielle à roue), Francis Donnard (violon), Michel Esbelin (cabrette, violon), Patrick Garcia (cornemuse), Yvon Guilcher (cornemuse), Cédric Hergault (tambour), Jacques Lanfranchi (cornemuse), François Lazarevic (cornemuse, musette de cours, cabrette), Bruno Letron (accordéon diatonique), François Maltrud (cornemuse, bodega), Benoît Michaud (vielle à roue), Dominique Paris (musette de cours, cabrette), Jean-Michel Péru (vielle à roue, cornemuse), Gilles Poutoux (accordéon diatonique), Michel Quatredeniers (cornemuse, chant), Marc Riou (cornemuse, flûte), Hervé Riou (cornemuse), François Saddi (cornemuse), Rémi Salidi (cornemuse), Anoejska Sarolea (cornemuse, violoncelle), Yasmina Sebaï (cornemuse), Philippe Suzanne (cornemuse), Christophe Tellart (vielle à roue), François Tillerot (accordéon chromatique), Isabelle Vidal (cornemuse), Philippe Viron (cornemuse).

CD boitier cristal. Livret 8 pages, indication des sources.
Traditionnel : Auvergne, Berry, Brie, Languedoc (Cévennes, Gévaudan, Rouergue), Limousin, Nivernais Morvan.

Durée 69'15

Loin d’être une collection hétéroclite de performances individuelles, ce CD tire son unité musicale du choix des mélodies, assuré pour l’essentiel par les concepteurs de ce projet : mélodies puisées dans l’immense trésor que constituent les collectes des folkloristes des XIXe et XXe siècles (essentiellement : Achille Millien pour le Nivernais, Emile Barbillat et Laurian Touraine pour le Berry, Louis Lambert en Languedoc, Albert Dauzat, Joseph Canteloube pour l’Auvergne), ou dans le répertoire de musiciens auvergnats du XXe siècle : Joseph Perrier, Antoine Chabrier, Marcel Plane, etc. Régulières ou construites pour l’occasion, en solo, duo ou « groupe », les formations ont eu entière liberté quant à leur interprétation. On pourra ainsi entendre une grande diversité d’appropriation des musiques traditionnelles. Nous espérons que ces quelques perles, jamais ou peu enregistrées jusqu’ici, réjouiront tous ceux qui, sonneurs ou non, danseurs ou non, sont amateurs de belles mélodies.
Extrait du livret.

Revue de presse et témoignages
Du traditionnel, et du meilleur cru
Une cornemuse en solo, et l'ambiance est plantée : on se croirait aux rencontres de St Chartier. Et d'autant plus que les musiciens changent. On s'imagine flânant le long des stands, découvrant de petits groupes de musiciens… à ceci près que la qualité est celle d'un studio d'enregistrement. 69'15 " de bonheur avec une bonne trentaine d'airs traditionnels du Nivernais, d'Auvergne, du Berry, de Rouergue par une vingtaine de musiciens qui se sont groupés en différentes formules. Surtout des cornemuses, bien sûr, mais aussi des vielles, violons, accordéons diatoniques et percussions. Les approches musicales varient et les airs, très beaux, sont souvent peu connus, mais le résultat est clair : c'est du traditionnel, et du meilleur cru (…).
Marc Bauduin, Le Canard Folk, Belgique, juin 2005

Ce cd sera indéniablement un de ceux qui marqueront l'année cornemusicale
Si vous pensez qu'il n'y a pas trente-six bons interprètes de musique du Centre dans la région parisienne, ce CD vous prouvera rapidement le contraire puisqu'ils sont exactement 36 à y avoir apporté leur contribution dont 25 gonfleurs de sac. Une bien bonne idée que de convier tout ce beau monde à enregistrer (attention, il ne s'agit pas d'une quelconque compilation…), l'idée de départ étant de présenter la pratique actuelle des cornemuses des régions du Centre dans la région parisienne. Au vu de la liste des participants, on constate d'ailleurs que l'émigration régionale perdure toujours : si on montait jadis à Paris faire le maçon ou vendre du charbon, on le fait aujourd'hui, souvent avec la même résignation, pour travailler dans l'enseignement ou les impôts…
Mais parlons plutôt musique, car c'est un plaisir d'entendre cette alternance de 14, 16, 18, 20, 23 ou 30 pouces et de cabrettes de tonalités presque aussi variées (et souvent jouées avec chanterelle) sans oublier une touche de bodega, une pincée de chabrette (quel plaisir de réentendre Olivier Daviau…) et un très original duo de musettes baroques invitant à danser une bourrée sur un menuet (aux mains de D. Paris et de F. Lazarevic rien n'est impossible… pas même l'unisson sur deux cabrettes sur une autre plage). Goûtons également l'alternance des formations, du soliste à l'ensemble de cornemuses (La Fraternelle) en passant par les petits ensembles, de cornemuses uniquement ou pluri-instrumentales (quelques accordéonistes et non des moindres, trois vielleux et un violon sont venus prêter main forte par ci par là…). Concepteurs du projet, Jacquers Lanfranchi et Jean-Michel Péru nous avaient offert l'an passé l'intégrale des airs à danser de Bouillet. On est loin ici de la neutralité d'interprétation de ce précédent cd mais ils ont à nouveau fouillé dans les recueils anciens (Millien, Barbillat-Touraine et autres) et les collectages plus récents et/ou invité les participants à jouer ce type de répertoire. Ce cd est donc composé uniquement de traditionnels dont une bonne part n'avaient pas encore été enregistrés, ce qui prouvera aux sceptiques qu'il reste bien davantage que des fonds de tiroirs dans toute cette masse de répertoire à exploiter. Tout cela (et tout ce que je n'ai pas la place d'écrire) fait que ce cd sera indéniablement un de ceux qui marqueront l'année cornemusicale.
Jean-Luc Matte, Trad Magazine, Juillet-août 2005. Bravos Trad Mag

Les bonnes fortunes des cornemuses
(…) C'est une bonne fortune, car loin d'être une collection sans harmonie, cet enregistrement trouve une unité dans le choix des mélodies. Les deux artisans du projet (…) ont puisé pour l'essentiel dans les immenses collectes du XIXe et XXe siècles : Achille Millien pour le Nivernais, Joseph Cantaloube et Albert Dauzat pour l'Auvergne, Emile Barbillat et Laurian Touraine pour le Berry, Louis Lambert pour le Languedoc, ainsi que des musiciens routiniers auvergnats du XXe siècle comme Joseph Perrier et Antoine Chabrier. C'est une bonne fortune aussi pour la qualité des interprétations, musiciens et formations ont eu en effet entière liberté – comme il se doit – dans leurs appropriations des musiques traditionnelles. C'est une bonne fortune enfin, pour les curieux et les amateurs qui entendront sur ce CD une palette de cornemuses à l'organologie bien différente, aux accords nombreux, sans compter quelques surprises. Le tout en soixante-dix minutes bien denses.
Si ce disque est un moment d'écoute sensible, c'est aussi grâce à la qualité des musiciens. Ils font sonner les cabrettes en ré, do et fa, avec bourdon (ce qui est rare) ou sans, la chabrette, la bodega (ou la craba), les cornemuses du Centre en la, sol, fa, ré et do, mais aussi la cornemuse des Flandres et la musette de cour. Vielle, violon, accordéons diatoniques et chromatiques, chant, harmonica, percussions, violoncelle, guitare électrique appuient les sonorités de ces cornemuses. Avec une bourrée au tambour, des duos de cabrettes, des trios de cornemuses du Centre, des formations plus abondantes encore, l'écoute demeure attentive tant les jeux sont différents, servant par là tout un répertoire, connu ou rare. Il y a tout d'abord Un beau moulin (Nivernais) joué en fanfare. Ce morceau fait le tour avec force et sentiment des harmonies possibles avec des cornemuses de 16 et 23 pouces. Réécoutez sans hésitation le détaché surprenant de la cabrette sur Passe aqui (Auvergne), le diatonique sur La nuit dernière j'ai bien songé (Nivernais), la cabrette à bourdons sur Ai vist lo lou (Auvergne), la bodega sur Branlon de la Montagne noire (Tarn), la vielle électroacoustique sur Je t'ai trop bien donné (Nivernais). Et puis aussi, une cabrette bien entourée, sur deux bourrées (Limousin et Rouergue) et enfin l'harmonica d'un « italou-cantalien ».
Chose appréciable enfin, le livret donne les sources des mélodies interprétées, et aussi bien les musiciens collectés que les collecteurs. Ce respect montré par les cornemuseux d'Ile-de-France, leur permet de jouer avec sérénité.
Christian Suc, Centre France, magazine, 24 avril 200