Vielle à roue
Musique traditionnelle du Nivernais (pays des Quatre vaux)
CD Digifile 2 volets, livret 12 pages, indications des sources.
Traditionnel : Nivernais (16 titres).
Les paroles des chansons sont téléchargeables ICI.
Dans le Nivernais parcouru par Achille Millien entre 1877 et 1899, Lucien Pillot a choisi le cœur du pays : les Quatre Vaux (Beaumont-la-Ferrière et 2 ou 3 communes limitrophes). Il faut bien dire qu’il n’était guère difficile de restreindre à si peu d’espace son choix parmi les 2600 chants et mélodies recueillies par ce très grand collecteur ! Originaire lui aussi du Nivernais (mais du Bazois), Lucien est un jeune grand maître de la vielle à roue : écoutez l’alliance parfaite de la rondeur des bourdons, de l’énergie du coup de poignée, de la finesse de jeu du clavier. Et après 20 ans (il a commencé tôt !), il reste fasciné par cet instrument hypnotique : « le chien notamment, et cette manivelle… ».
En plus des mélodies magnifiques qu’il nous joue sur son disque, et parmi elles des 3 chansons qu’il y chante, Lucien a mené un travail remarquable de reconstruction des textes à l’aide des très nombreuses versions et variantes publiées par Millien. Il offre ainsi 15 chansons « prêtes à chanter » (cliquez, plus haut, sur ICI).
Merci Lucien !
AEPEM
Un maître musicien met son instrument au service d’un répertoire entièrement traditionnel lié à un pays précis. Il nous propose un cd en solo, sans invité, sans doublage d’instrument.
L’ensemble est magnifique
Pour ce premier et superbe album solo, le vielleux de Los Cinc Jaus et de Face à Phasmes nous gratifie d’un répertoire issu de chansons collectées en Nivernais à la fin du 19ème siècle par Achille Millien, Jean-Grégoire Pénavaire et Georges Delarue.
Les mélodies que Lucien Pillot a soigneusement choisies, peu ou totalement méconnues, proviennent de 4 communes du Pays des Quatre Vaux, un petit territoire d’à peine plus de 5km de rayon situé à une petite trentaine de km au nord de Nevers. Elles ont été, pour certaines d’entre elles, légèrement modifiées et/ou adaptées pour en faciliter le chant ou être dansables (sur des tempi mesurés), valses, bourrées à 2 et 3 temps… Des 16 titres de ce disque, 3 sont chantés sobrement par Lucien Pillot lui-même d’une belle voix médium servant au mieux leurs mélodies. Les autres font la part belle aux différentes possibilités de la vielle, avec ou sans bourdons, avec ou sans chien. C’est un jeu précis tout en finesse que celui de ce jeune vielleux qui fait si joliment sonner sa vielle alto.
Il n’hésite pas, sur près du tiers de l’album, à n’utiliser que la chanterelle, se passant du chien ainsi que de la richesse et de l’onctuosité des bourdons :
La nudité quand elle est si belle ne nécessite aucun habillage ! C’est le cas notamment de ces trois très belles valses :"Celle qui ne veut plus coucher seulette", "La robe couleur de cendre" et "La petite allemande". Il passe aussi, suivant les titres, du registre grave au registre aigu. L’ensemble est magnifique et je n’hésite pas à écouter certains titres en boucle comme celui qui ouvre l’album, "L’état des filles au couvent", un bijou, l’énergique bourrée "Je t’ai bien que trop donné"… ou encore la très belle mélodie de "Le galant mal avisé".
Le livret très bien renseigné est complété, sur le site de l’ Aepem, de l’ensemble des textes des chansons choisies pour ce CD. A noter le très important travail réalisé par Lucien Pillot pour, à partir des nombreuses versions de chacune d’entre elles, en proposer une cohérente et chantable. On peut aussi retrouver les mélodies d’origine dans la bibliothèque musicale du site de l’éditeur. C’est donc non seulement un superbe album, 8ème de la collection "Un musicien, un instrument, un répertoire", mais aussi un très bel outil incitant à s’emparer et à faire vivre ce répertoire, Bravo !
François Saddi https://www.5planetes.com/fr/disques/lucien-pillot