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Bohaussac

Arnaud Bibonne
Cornemuse traditionnelle des landes de Gascogne.
CD Digipack, livret 32 pages.

12,00
Liste des plages
1  Trempatz la sopa los cosinèirs  (Valse) 1'49
2  Au jardin de mon pair bon viva l’amor, que i a nau irangèrs / Rondeau d’après Fernand Tarrit (Suite de Rondeaux) 3'25
3  Mazurka d’après Ernest Lurde (Mazurka) 3'50
4  Los esclops de le Catrineta lo bon Diu que les i’a crompats (Rondeau) 3'19
5  Trop trop s’ièra luuat lo moine (Valse) 2'45
6  Marche nuptiale / Courante d’après Fernand Tarrit (Courante) 3'10
7  A l’entorn de ma maison / Devath lo pè n’èi nau junquets (Suite de Rondeaux) 2'46
8  Com canterà lo mèrle se n’a pas bèc / Las damas deu borg s’i an jogat tot l’argent / Guardèvi nau vacas (Suite de Rondeaux) 3'03
9  Scottish d’après Lothaire Mabru (Scottish) 3'14
10  Borregada d’après Léa Saint-Pé (Borregada) 1'11
11  Valse d’après Lothaire Mabru (Valse) 3'12
12  Tricotet a l’aiga a l’aiga / Caterineta deu peu ro (Suite de Rondeaux) 1'59
13  En ‘questa dança ne n’èm que nau (Rondeau) 2'33
14  A la borda qu’i a nau pans (Rondeau) 2'47
15  Nos n’èram nau ahromigas (Rondeau) 2'21
16  Valse à l’orpheline (Valse) 2'35
17  Dens la chapèla i a un bèth arram i a un bèth arram nau anjolics /Lo moine qu’a nau vacotas / L’ahromiga m’i nhaca lo pè (Mélodie / Rondeaux) 5'27
Ref. AEPEM 18/05

Arnaud Bibonne  (bohaussac)
Invités : Marthe Tourret (violon), Lucien Pillot (vielle à roue), Camille Raibaud (violon), Simon Guillaumin (vielle à roue), Jacques Baudoin (violon) , Marcel Pérès (orgue)

Traditionnel : Gascogne (24 titres) ; Composition : Arnaud Bibonne (1 titre)
CD Digipack, livret 32 pages. Indication des sources.

Durée 49'58

Arnaud Bibonne, grand joueur de boha, la cornemuse des landes de Gascogne, éprouve un jour une immense émotion : la découverte du son des cornemuses anciennes des landes de Gascogne, au tempérament inégal, que Jacques Baudoin propose d’appeler Bohaussac, pour la différencier de la boha, mot qu’il réserve aux instruments tempérés issus du renouveau folk des années 1970.
Attention ! Cette émotion est contagieuse…


Revue de presse et témoignages
Ici l'instrument est accordé sur son bourdon pour chacune des notes
Ceux d'entre vous qui ont eu la chance d'assister au concert de bohas lors de la première soirée du Son Continu 2018 se souviennent forcément de la prestation d'Arnaud Bibonne à la boha polyphonique, une prestation qui a fortement impressionné l'auditoire par son niveau technique sur cette forme de boha la plus modifiée par rapport aux formes tradtionnelles puisqu'elle comporte deux tuyaux mélodiques en sus du tuyau semi-mélodique (le bourdon variable). Et bien surtout oubliez cela car sur le présent album, Arnaud revient justement à la forme ancienne de l'instrument dans sa version d'avant le revival des années 70 et sa mise au tempérament pour pouvoir jouer avec les accordéons (1). Ici l'instrument est accordé sur son bourdon pour chacune des notes et c'est ce qui frappe dès la première plage, d'autant que sur cette cornemuse, le bourdon joue à égalité avec le tuyau mélodique (2). Un retour aux sources qui pourrait faire craindre à certains un album austère, mais il n'en est rien car le son est très beau (instrument, réglage, prise de son....), la cadence est bien là, le répertoire bien choisi et les plages solistes alternent avec celles accompagnées par vielle et violon, en l'occurence celles de Simon Guillaumin et Lucien Pillot (3) et ceux de Camille Raibaud, Marthe Tourret et Jacques Baudoin. Ajoutons également qu'Arnaud joue sur cinq copies de bohas anciennes différentes, ce qui favorise la diversité... Et pour clore l'album de façon originale, Arnaud s'offre un duo avec l'orgue de l'abbaye de Moissac, tenu par Marcel Pérès (excusez du peu....). On sent sur cette dernière plage que le preneur de son a du se prendre la tête et l'enregistrement reste un peu distant quoique relativement bien équilibré entre les deux instruments pour leur permettre de dialoguer.
(1) Jacques Baudoin revient, dans le livret (forcément toujours très complet chez AEPEM et ici avec photos des bohas originales de leurs anches et des copies réalisées), sur son souhait de voir désigner cette forme traditionnelle de l'instrument par le terme bohaussac afin de la différencier des formes plus actuelles. C'est ce qui explique le titre de l'album. Comme on est en Gascogne le sujet fait naturellement débat au sein de la communauté des bohaires...
(2) et non une ou deux octave en dessous comme sur la plupart des cornemuses et avec des anches simples moins puissantes...
(3) le premier étant déjà intervenu sur l'album duo d'Arnaud avec Camille Raibaud et le second étant un de ses complices de Los Cinc Jaus
Jean-Luc Matte http://musette.free.fr/infos.htm

Ce disque inaugure une nouvelle ère de découverte de la boha
Arnaud Bibonne fait renaître le son du bohaussac sur 5 copies de cornemuses anciennes.
Voici le résultat d'une immersion dans les musiques des landes de Gascogne, selon ce qui peut être traduit, supposé, ressenti à travers les écrits, les rares enregistrements et bien entendu, la tradition orale entretenue par le chant et la danse. Discrètement soutenu par 6 musicien.e.s, Arnaud fait s'épanouir les voix des bohaussacs avec toute son expérience de la cadence, un jeu ornementé, précis. Son immense maîtrise s'exprime toujours avec humilité, toujours au service de l'émotion.
Tempérament inégal, gazouillis affutés, appels bouleversants, l'émotion étreint à chaque plage.
Ce disque inaugure une nouvelle ère de découverte de la boha.

Commentaire Fred. Vigouroux https://www.bohaires.fr/abbohaussac/


L’AEPEM nous gâte avec ces 2 magnifiques disques, plutôt complémentaires, et donnant un très bel aperçu de la cornemuse des landes de Gascogne.
On appelle cette cornemuse "Bohaussac" quand il s’agit d’instruments anciens au tempérament inégal et de leurs copies à l’identique, ou "Boha" quand il s’agit de cornemuses revivalistes, c'est-à-dire réalisées par des facteurs musiciens qui ont du, dans le souci de permettre à ces instruments de jouer avec d’autres, les reconstituer en les adaptant au La 440 et en les accordant de façon tempérée.
Le premier, joué par ce grand bohaire qu’est Arnaud Bibonne et centré sur la danse (rondeaux, valses, mazurkas, scottish…), met en évidence la spécificité de cette cornemuse traditionnelle telle que l’on pouvait encore l’entendre dans la 1ère moitié du siècle dernier. Les instruments joués dans ce superbe CD sont des copies de cornemuses anciennes dont "La Benquet"*, accompagnées pour l’essentiel par des instruments dont on peut aisément modifier l’accordage, en l’occurrence par des violons (Marthe Tourret, Camille Raibaud et Jacques Baudoin) et des vielle à roues (Lucien Pillot et Simon Guillaumin). La dernière suite (plage 17) consiste quant à elle, et le résultat en est assez époustouflant, en une rencontre dialogue entre une bohaussac et un grand orgue joué par Marcel Pérès, organiste et chef de chœur à la discographie impressionnante (plus 30 albums rien qu’avec son ensemble Organum) dans le domaine des musiques anciennes savantes. Ce disque, constitué de morceaux traditionnels à l’exception d’une fort jolie valse composée par A. Bibonne, est une petite merveille à placer d’autorité entre toutes les oreilles, qu’elles soient initiées ou non aux tempéraments anciens. Bravo aussi pour le livret présentant non seulement les différentes danses, mais aussi les musiciens d’époque desquels est tiré le répertoire et, luxe ultime, les photos des instruments anciens et de leurs copies !
*"La Benquet" est la cornemuse jouée par Jeanty Benquet, le dernier bohaire routinier mort en 1957 et dont on peut entendre les 3 seuls enregistrements connus, réalisés en 1939, sur le disque sorti chez Ocora en 1996 : "Landes de Gascogne, la cornemuse".
François Saddi https://www.5planetes.com/fr/disques?page=2


Un musicien d'aujourd'hui solidement ancré dans sa tradition
Bohaussac ou boha, c'est la même chose, c'est la petite cornemuse des Landes à un bourdon, dont le renouveau a commencé dans les années 1970 en se rendant compte - classiquement - que les instruments retrouvés ne jouaient pas tous au même diapason (le La n'était pas à 440 Hz), et que leur gamme n'était pas tempérée (le Fa dièse est légèrement différent du Sol bémol, par exemple). D'où des problèmes pour jouer en compagnie d'instruments actuels, surtout s'ils ne sont pas facilement accordables (accordéon, piano, etc) et la modification des bohas pour adapter leur diapason et leur échelle, ce qui a comme désavantage de lisser leur identité. Certains facteurs et musiciens ont donc décidé d'explorer la piste traditionnelle du tempérament inégal. C'est le cas d'Arnaud Bibonne, qui emploie cinq copies d'anciennes bohas, clairement différentes, ce qui transforme parfois radicalement l'un ou l'autre airs connus. Il joue accompagné d'un violon et d'une vielle à roue 17 morceaux, en majorité des rondeaux, ainsi que des valses, mazurkas, scottishs, bourrées, courantes, et une marche nuptiale. L'album, pourvu d'un intéressant livret, se termine par un dialogue avec un orgue d'église, et laisse globalement une impression joyeuse et dynamique, celle d'un musicien d'aujourd'hui solidement ancré dans sa tradition.
Marc Bauduin, Le Canard Folk, octobre 2018.


Bibonne's album is unique
Another great pair of recordings from AEPEM, this time concentrating on the boha, the bagpipe of Gascony. This instrument effectively died out in the early 20th century, but has been revived and rejuvenated to the point where it is possible to form an "orchestra" of a dozen boha-players. At the same time, Arnaud Bibonne has taken the instrument in a different direction - what he hopes is an older direction - in trying to recreate the ancient modal tuning of the boha, not the well-tempered notes of a modern instrument but the sympathetic resonances of a bygone age, before accordions and guitars.
Bibonne's album is unique, bending the tunings of violin and hurdy-gurdy to his resonant boha, producing a very ancient sound. The repertoire is ancient too - more recent waltzes and mazurkas sit alongside Renaissance dances such as rondeaus and courantes, with songs and bridal marches which may be even older. Bibonne plays five different reconstructed instruments, copies of museum pieces, with very different characters and styles of ornamentation. While the boha is a relatively simple bagpipe, with only a single drone, the possibility to modify the drone while playing and the option of closing the chanter or the drone allow a number of rhythmic and polyphonic effects. Most of the tunes here are new to me, plenty of good material to learn!
(...)
Both these representations of the boha are fascinating, and reward repeated listening, as well as providing almost two hours of fine music.
© Alex Monaghan , folkworld