Ref. AEPEM 15/03.
Arnaud Bibonne : boha, bohassa (cornemuses des Landes de Gascogne)
Camille Raibaud : violons
Invités : Yves Pouységur : bohassa (cornemuse des Landes de Gascogne)
Didier Oliver : violon
Simon Guillaumin : vielle à roue
CD Digilive Livret 8 pages. Indications des sources.
Tous titres traditionnels : Gascogne
Durée 62'14
« Un grand duo, mariant la boha, cornemuse des Landes de Gascogne, et le violon : deux instruments qui ne se sont peut-être pas rencontrés dans la tradition, mais qui auraient dû ! C’est ce que prouvent à l’envi l’énorme talent de ces deux musiciens, très respectueux des instruments, du répertoire entièrement traditionnel, d’un tempo très propice à la danse, et d’une cadència à toute épreuve. A découvrir absolument ! »
Site internet www.bibonne-raibaud.comRevue de presse et témoignagesRemercions Arnaud et Camille d'avoir entrepris ce retour aux sources pour nous offrir une jolie pépite s'inscrivant pleinement dans notre présent
C'est à un voyage passionnant aux sources des musiques traditionnelles à danser des Landes de Gascogne que nous convient Arnaud Bibonne et Camille Raibaud, deux jeunes natifs de l'Entre-deux-Mers. Dans les bagages, vingt-sept plages réalisées à partir d'enregistrements recueillis auprès d'anciens en Gironde, dans les Landes et le Gers au cours des années 1970 et 1980, constituant un gisement de sons et d'images unique grâce à un patient et salutaire travail de collectage dont Félix Arnaudin, folkloriste, fut en son temps l'un des précurseurs dès la seconde moitié du dix-neuvième siècle. Notre duo va donc y puiser. Mais la recherche ne suffit pas si elle n'implique pas également l'assimilation. Dans le livret de présentation, les deux musiciens font d'ailleurs état de leur questionnement préalable à la mise en œuvre de ce projet: « Qui sommes-nous et d'où venons-nous ? Quelles sont les origines de notre terre d'accueil ? Et que faire de tout cela ? » D'autant plus que, enrichis d'autres pratiques musicales, ils opèrent en l'espèce un retour à l'essence de ces répertoires. La réponse qu'ils apportent est un sans-faute : autour d'une boha (cornemuse des Landes) et d'un violon, deux instruments mélodiques pour une structure d'apparence minimaliste, ils nous servent un choix judicieux de rondeaux, congas, danses en couple et quelques autres spécialités régionales. Leur maîtrise instrumentale est évidente. L'écoute est très plaisante, sans lassitude. ll y a un bon équilibre entre deux expressions bénéficiant d'une prise de son de qualité. La cadence, parfaite, est un cocon au service de la danse, attestant par la-même qu'il n'est pas nécessaire de mettre le turbo pour donner du relief à une interprétation. Ajoutons-y une présentation documentée et soignée, bien dans l'esprit rigoureux de l'A.E.PE.M., qui produit cet ouvrage et nous permet une fois de plus une belle découverte. Signalons enfin la présence de Didier Oliver, Yves Pouységur et Simon Guillaumin, invités sur deux plages. Avec cette tranche de vie d'un patrimoine régional dont l'esprit va au-delà des seuls musiques et airs à danser, remercions Arnaud et Camille d'avoir entrepris ce retour aux sources pour nous offrir une jolie pépite s'inscrivant pleinement dans notre présent.
Alain Bormann, Trad Magazine n°162, juillet-août 2015
Un album remarquable
C'est un duo de violon et de boha, la cornemuse des Landes de Gascogne. Un duo peu habituel sans doute, mais qui sonne merveilleusement ! Il faut dire que les deux musiciens ont effectué un long travail de recherche et de sélection parmi les collectages, ainsi qu'un travail d'assimilation de cet imposant répertoire traditionnel - il s'agit ici de proposer des pistes d'interprétation, vu que la tradition s'est interrompue. Tout cela (27 morceaux) convient parfaitement à la danse, avec un tempo pas trop rapide, des doubles cordes, des bourdons et l'une ou l'autre originalité comme cet accompagnement au violon d'une suite de scottishs. Le jeu de la boha, lui, profite à la fois de l'évolution de la lutherie et des techniques de jeu développées par d'autres cornemuseux. Les deux compères sont donc à la fois inventifs et respectueux, très soudés dans la recherche du plaisir des danseurs. Un album remarquable, débordant de valses, polkas, scottishs, mazurkas, rondeaux, congos, avec également une scottish double, une courante et une varsovienne. Vous trouverez un clip vidéo avec quelques invités sur leur site (www.bibonne—raibaud.com)
Marc Bauduin, Le canard folk, mai 2015
Un album que l'on reçoit comme une évidence
En principe j'écoute au moins trois fois un CD avant de vous en parler, mais je n'ai pas encore totalement achevé la première écoute de celui-ci et je n'ai déjà plus aucun doute sur ce que je vais pouvoir vous en dire car c'est un album que l'on reçoit comme une évidence : une cadence parfaite, pas trop rapide mais très bien marquée avec le swing qu'il faut, deux instruments (violon et boha) qui sonnent parfaitement sous les doigts de ces deux musiciens, servis par une prise de son irréprochable, un répertoire traditionnel à danser fort bien choisi et qui ne fait pas trop dans les standards (et, AEPEM oblige, toutes les sources citées...). Des arrangements simples qui font la part belle aux unissons, à se demander pourquoi chercher plus compliqué tant cela fonctionne bien et pourtant jamais le moindre sentiment d'ennui ne pointe... Trois invités, juste pour dire, sur deux plages, mais le duo prouve que deux instruments mélodiques peuvent se suffire à eux-même, avec juste un discret battement de pied.
Pour l'anecdote : château d'Ars dimanche17 juillet 2011, tandis qu'un groupe bien connu fait son show sur la grande scène, Arnaud Bibonne qui a remporté le concours "Petites formations" avec Camille, joue en duo, mais avec G. de Becdelièvre cette fois, sur la scène découverte pour quelques rares danseurs. Progressivement des spectateurs déçus du show finissent par remonter et s'aperçoivent rapidement que le duo gascon transmet bien plus d'énergie et de sincérité avec bien moins de watts et de mise en scène. Leur bal s'achèvera avec un parquet bien plein et depuis lors j'avais hâte d'entendre un enregistrement qui me permette de retrouver cet état d'esprit : j'avoue que ne suis pas déçu ici...
Jean-Luc Matte, musette.free.fr, mars 2015
A delightful CD, one every fan of fiddle and pipes should hear
Fiddle and pipes from Gascony, glorious earthy music, powerful duets and a few guests: this is a real rough diamond, played with great skill and style but keeping that raw renaissance edge that raises the hairs on your neck. Deep bass strings on the fiddle combine with the low pipe drone to create a rich dark resonance behind these dance tunes and airs. The sound is helped by the low tuning of the violin here, to match old players of the region, and by the low pitch of the boha - Gascon bagpipe - which was effectively recreated in the 1980s. Bibonne and Raibaud claim that this is the first modern recording of the boha, and the first to represent the music of their region, Landes de Gascogne.
There are certainly some unusual pieces here, starting with the beautiful Valse d'apres Marcel Lagardère, a melody well worth learning. There are also some cousins or loans of music far from Gascony: Polka d'après Julien Déjean is very similar to the well known Tyneside song The Lass Doon on the Quay, for instance, and the first tune in the Suite de Rondeaux also collected from Marcel Lagardère is basically a simple version of the Anglo-American fiddle showpiece The Four Poster Bed. A few familiar central French themes pop up, but most of this material seems to be unique to the Gascon repertoire: rondeaux, mazurkas, scottishes and more. The harmonies and cadences are truly wonderful, making even the simplest tune a treat. This is a delightful CD, one every fan of fiddle and pipes should hear.
Alex Monaghan, www.folkworld.eu, juillet-août 2015