auteur

FLEURY JEAN(Jean-François) (1816 - 1894)

Enquête menée probablement dans les années 1840, et dans les années 1880 en Basse-Normandie (nord de la Manche, région de la Hague et du Val de Saire).
Né à Vasteville (Manche), professeur à Cherbourg (jusqu'en 1841) puis à Paris (jusqu'en 1857), il devient professeur de français à Saint-Petersbourg puis lecteur à l'université impériale de Russie jusqu'à son retour en France en 1892.
Auteur de nombreux livres, entre autres de linguistique (il est membre de la Société linguistique de Paris), il publie très tôt (1839-1840) des ouvrages en rapport avec les traditions populaires. Il participe au congrès international des traditions populaires, à Paris en juillet 1889 (sa communication porte sur la chanson populaire russe), et est membre perpétuel de la Société des Traditions populaires. Il collabore à Mélusine et à la Revue des Traditions Populaires (Carrault, BNF, complété par nous).
Père d'Henry Gréville, pseudonyme littéraire de sa fille Alice Marie Céleste Durand (1842-1902).
Mentionné par Van Gennep, Coirault et Guilcher, il ne fait l'objet d'aucun commentaire général de leur part.

Publications susceptibles de concerner, concernant ou contenant des chansons ou de la musique traditionnelles :
- Dossiers manuscrits (dont sans doute Chansons manuscrites recueillies par feu Elie Fleury et Mademoiselle Victorine Lejuez, à Gréville, mentionné dans la bibliographie de la Littérature orale de la Basse-Normandie).
Commentaire Van Gennep : « cahiers de chanteurs locaux ; documents directs ; matériaux partiellement utilisés dans sa Litt. pop. Basse-Normandie ; hérités par sa fille la romancière Henry Gréville, pseud. Je ne sais où ils sont maintenant. »
- Cherbourg et ses environs : nouveau guide du voyageur à Cherbourg / par J. Fleury et Hippolyte Vallée, Cherbourg, Impr. de Noblet, sd (1839).
Non mentionné par Van Gennep, Coirault ou Guilcher. Sans musique.
Traditions populaires de l'arrondissement de Cherbourg. Annuaire des arrondissements de Cherbourg et de Valognes, 1841. Sans musique.
Commentaire Van Gennep : Repris et complété dans Littérature orale de la Basse-Normandie, Hague et Val-de-Saire.
- « Lettre sur la poésie populaire de la Basse-Normandie , Haute-Manche », Mélusine, 1878, p. 537-546. Contient 3 mélodies, dont 2 citations de recueil ancien et 1 traditionnelle, reprise avec modification dans Littérature orale de la basse Normandie.
Mentionné sans commentaire par Van Gennep et Coirault.
Commentaire Guilcher : Attestation, dans des pays acquis aux danses de salon, de la persistance de branles ou rondes associés à des « saisons » [cycles] (Rondes, branles, caroles).
Consultable sur Gallica
Littérature orale de la Basse-Normandie, Hague et Val-de-Saire. Paris, Maisonneuve, 1883, Littératures populaires de toutes les nations ; t. XI, pet. in-8° écu, XII-396 p. Contient 12 mélodies + 1 mélodie citée retrouvée.
Commentaire Van Gennep : « quelques notations seulement. »
Commentaire Coirault : « Collection de chansons assez importante, paraissant de bon aloi, avec indication de provenance, (11 airs notés) » (Notre chanson folklorique, Bibliographie).
Consultable sur archive.org
Essai sur le patois normand de la Hague.
1ère édition : Mémoires (Van Gennep dit à tort Revue) de la société linguistique de Paris, t. V, 1884, p. 165-184, 293-338, 402-414. Sans musique.
Consultable sur archive.org
Idem. Paris, Maisonneuve et Ch. Leclerc, 1886, in-8°, IV-368 p. Tiré à part du précédent considérablement complété d'un important glossaire et d'annexes, contenant des extraits de chansons et quelques chansons en patois. Sans musique.
Consultable sur archive.org
La presqu'île de la Manche et l'archipel anglo-normand. Supplément au précédent. Paris, 1891. Ouvrage non consulté par nous.
Non mentionné par Van Gennep, Coirault et Guilcher. Ne figure pas au catalogue de la BNF.

Remarques
La zone d'enquête de Fleury est très circonscrite : le nord du département de la Manche, région de la Hague et du Val de Saire. Il peut, notamment dans ses études linguistiques, élargir son propos à de proches pays normands (moyen Cotentin, Bessin, parlers des îles anglo-normandes), mais c'est à titre de comparaison et en citant les travaux d'autres chercheurs.
Cette étroite délimitation est très remarquable ; il est cependant dommage qu'il ne donne que 12 mélodies (11 mélodies et une variante), plus une treizième qu'il cite, sur un ensemble d'une soixantaine de chansons ou fragments, rejoignant ainsi – mais sans y être nommément intégré – la longue liste de collecteurs dont Coirault regrette que les « poésies [textes verbaux recueillis] sont veuves de presque tous les airs ».
Nous ne savons pas grand chose des conditions de sa collecte (nous ne parlerons ici que des chansons, avec ou sans musique, pas des contes, récits, proverbes, devinettes, et autres éléments de littérature orale qu'il publie) ; mais à travers ce qu'il dit ça et là, on peut déduire quatre grandes sources :
- sa propre collecte directe, peut-être 21 chansons pour lesquelles soit il utilise une formule du type « que j'ai recueillie », soit il donne des informations sur ses informateurs (pour la plus grande part François Le Boulanger, de Diélette, ainsi que Marie Duval, de Gréville, et Victorine Lejuez – voir plus loin pour cette dernière, ou sur le lieu de collecte. A noter qu'il n'indique que 3 fois seulement une date de collecte - la même : 1881).
- ses souvenirs d'enfance (cf, non paginé, la fin du 2e feuillet bibliographique : « Les Traditions, Contes et Chansons dont l'origine n'est pas indiquée sont des souvenirs personnels ») : 23 occurrences sans aucune indication, 24 en incluant une chanson qu'il tient de sa mère.
- des sources indirectes (cf Préface p. V : (…) « je n'ai pas entendu chanter toutes les chansons que je reproduis. Beaucoup m'ont été communiquées par écrit ou dictées. » : 8 chansons lui ont été « communiquées » par Alexandre Polidor, de Gréville (2 chansons), M. E. Buhot, de Cherbourg (1 chanson), par son ami le Dr Gibon, de Cherbourg, mais qui lui indique qu'une de ses 4 chansons provient du Val-de-Saire , et M. Pouppeville, d'Ormonville-la-Rogue (1 chanson). On ne connaît la date de collecte d'aucune de ces communications.
- 2 cahiers manuscrits de chansons, qui dans sa bibliographie sont réunis sous un même titre, mais qui sont dans le corps du livre clairement séparés : Chansons manuscrites recueillies par feu Elie Fleury et Mademoiselle Victorine Lejuez, à Gréville (cette dernière lui ayant apparemment donné directement aussi 2 de ses chansons puisqu'il note soit « cahier de », soit « chanté par ») (10 chansons).
Les textes, quoi qu'en dise Coirault, et quoi qu'il dise lui-même (« Quant aux chansons, je n'ai pas besoin de dire que je les reproduis textuellement, telles qu'elles m'ont été fournies », p. IV) semblent avoir fait l'objet d'un travail de réécriture : parfois, Fleury résume des couplets (par exemple et entre autres p. 240), ou compile des versions incomplètes (voir p. 236 ou p. 258).
Comme tant d'autres collecteurs, il s'est « généralement abstenu des contes et chansons trop salés », même s'il ajoute que « Ce livre n'est cependant pas à l'usage des pensionnats de demoiselles » (p. VII).
Pour les mélodies, il semble avoir été plus fidèle : « Les airs que j'ai notés appartiennent généralement à la gamme populaire, qui n'admet pas la sensible dans le mode mineur et s'en passe souvent aussi dans le mode majeur » (p. V), phénomène sur lequel il insiste à plusieurs reprises.
Notons enfin, quant aux airs à danser, qu'il affirme que « Dans le département de la Manche, la ronde est la seule danse populaire » (p. V).

Les informations sur les lieux de sa collecte que nous donnons entre parenthèses sont des informations induites par ce qu'il dit par ailleurs.
Il y a de menues erreurs de notation (sur des durées essentiellement) que nous signalons pas des "Sic" sur les fichiers myr.

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