auteur

DESROUSSEAUX ALEXANDRE JOACHIM (1820 - 1892)

Enquête menée dans les années 1880 en Flandre (principalement en Flandre dite wallonne - entre la Lys et la Scarpe, mais aussi, directement ou indirectement, en Flandre dite maritime et en Belgique - Hainaut belge).
Célèbre chansonnier lillois (auteur entre autres du P'tit Quinquin). A publié 5 volumes de chansons non folkloriques (Chansons et pasquilles lilloises) (Carreau). Parallèlement, est membre jusqu'à sa mort du comité de rédaction de la revue La Tradition, à laquelle il donne un certain nombre d'articles. Il en fournit aussi quelques-uns à la Revue des Traditions Populaires.

Publications concernant ou contenant des chansons ou de la musique traditionnelles :
Monstres et géants. Série d'articles parus dans La Tradition entre 1887 et 1891 sur les géants du Nord et de Belgique. Contient 3 mélodies (2 en 1887, 1 en 1889), dont 2 reprises, avec légère modification rythmique pour l'une, dans Mœurs populaires de la Flandre française, t. 1.
Consultable sur Gallica

Le folklore du pays de Liège, in Revue des Traditions populaires, t. V, 1890, p. 51-54. Cet article est mentionné par Jean-Michel Guilcher dans La contredanse. Un tournant dans l’histoire de la danse française (chapitre « La contredanse et les milieux ruraux »). Il s'agit d'un compte-rendu de la publication du Recueil d'airs de crâmignons et de chansons populaires à Liège de Léonard Terry et Léopold Chaumont. Sans musique.
Commentaire Guilcher : « Sur les longues chaînes ouvertes itinérantes, sans pas réglé, où il ne s'agissait plus que de « sauter, courir en cadence » (p. 51-54, en note). » (La contredanse.)
Consultable sur Gallica

- Mœurs populaires de la Flandre française. Lille, Quarré, 1889. 2 vol. in-16. Reproduction en fac-similé, Brionne, Gérard Monfort, 1972 (D.L.).
Tome 1 (Nos fêtes, Nos amusements, Jeux de l'enfance et de la jeunesse). Contient 52 mélodies.
Tome 2 (Rondes et chansons, Chansons, Berceuses et formulettes diverses pour amuser ou endormir les petits enfants, Nos friandises, Choses diverses). Contient 81 mélodies.
Attention : il existe une réédition en 1 volume portant le même titre, avec composition et pagination différentes, qui ne reprend que certains chapitres des 2 volumes de l'édition originale, sans en avertir le lecteur : Rennes, La Découvrance, 1999 (ne figure pas au catalogue de la BNF). Nous indiquons le numéro de page correspondant, quand cela s'impose.
Commentaire Van Gennep :
« Titre trompeur ; cet ouvrage est surtout un recueil de chansons. Dans les 2 vol., chansons classées selon les fêtes, cérémonies et jeux ; recueil important. »
Commentaire Coirault :
« Abondante moisson récoltée par un chansonnier célèbre, principalement dans ses souvenirs de jeunesse et son heureuse mémoire (Avant-propos, p. VII), celle-ci fécondée, semble-t-il, par une facile élocution lettrée. Beaucoup de textes folkloriques, presque tous avec air noté, se rapportent pour la plupart à des chansons enfantines sans indications d'origine. A contrôler. » (Notre Chanson Folklorique, bibliographie)
Commentaire Guilcher :
Cité comme rare exemple d'une datation possible de la fin des rondes - II, p. 36 (Rondes, branles, caroles. Bibliographie. Chansons et danses traditionnelles. Etudes et collectes). Sur la fin des rondes (idem, Du branle chanté à la ronde-jeu. Dans les milieux populaires et notamment ruraux). Sur l'expansion du répertoire enfantin du jeu chanté sous l'influence des recueils imprimés (Celnar, Dumersan, Chabreul, Martinon, Verrimst, Weckerlin, etc.) dans les collectes, que les folkloristes en aient conscience ou non, qu'ils les aient de ce fait écartées ou non - II, p. 2 (idem, Le répertoire des enfants). Cité à propos de la chanson de danse jeu Qui marierons-nous ?– p. 50 (idem, Annexe 9). Sur la portée limitée des collectes chansonnières (quant à la connaissance qu'elles peuvent apporter sur les chansons propres à danser en rond). Exemple de collecteur qui a explicitement (contrairement à beaucoup d'autres, qui l'ont fait sans le dire) rejeté certaines rondes, car trop connues par ailleurs du fait de leurs publications, et non spécifiques à leur aire de collecte (idem, Annexe 10). Cité à propos du type de ronde jeu Rondes à retournement – p. 44 (idem, Annexe 23).
Témoignage sur la coexistence de répertoires de danses d'âges différents (II, p. 230). Sur la persistance de la danse en chaîne sous forme de ronde dans les milieux citadins (II, p. 1 et suiv.). (La contredanse. Bibliographie, La danse et la vie sociale).
Atteste « vers le milieu du XIXe siècle » de l'existence de « solistes ou de petits groupes d'exécutants » qui « se font encore applaudir » en exécutant des danses d'origine militaire « en intermède » lors de bal ou de noces (t. II, p. 230). (L’enseignement militaire de la danse et les traditions populaires).

Le carnaval de Dunkerque, in La Revue des Traditions populaires, 1893, t. VIII, p. 77-79. Article posthume. Contient 3 mélodies, qui ne figurent pas dans les Mœurs populaires de la Flandre française, plus 2 mentions de timbres dont nous en avons retrouvé 1.
Consultable sur Gallica

Remarques
Mœurs populaires de la Flandre française
Desrousseaux ne donne pratiquement aucune indication sur les conditions de sa collecte. Ce qu'il dit, dans l'avant-propos de cet ouvrage, sur les difficultés rencontrées (méfiance vis-à-vis de l'enquêteur, d'autant qu'on le connaît comme chansonnier, obtention chez certains de ses informateurs de chansons modernes – parmi lesquelles certaines de ses propres compositions) laisse à penser qu'il a réellement fait une enquête de terrain. Mais dans quelle mesure ont joué, face à ces difficultés, ce qu'il nomme ses « auxiliaires », à savoir ses « souvenirs de jeunesse » et son « heureuse  mémoire » (p. VII) ? Ce à quoi il faut ajouter des sources écrites : ses remerciements vont à l'archiviste communal (de Lille), M. H. Rigaux, ainsi qu'à M. Quarré-Reybourbon, qui a mis à sa disposition « ses richesses bibliographiques », qu'il ne cite pas (sauf, dans le corps du livre, pour les emprunts qu'il fait à 3 publications antérieures : Paul Capelle, La Clé du Caveau, éd. 1811 (1 mélodie), De Coussemaker, Chants populaires des Flamands de France (1 mélodie) et Achille Durieux et Adolphe Bruyelle, Chants et chansons populaires du Cambrésis (2 mélodies).
Il ne donne aucune indication sur ses informateurs (sauf, parfois, en mentionnant « des enfants »), et que trop rarement sur les lieux de sa collecte (à travers des mentions comme « encore très populaire à »). Il indique, dans son avant-propos, assez précisément la zone géographique de celle-ci : « le territoire compris entre la Lys et la Scarpe et formant actuellement les arrondissements de Lille et Douai ; (...) ce qu'on appelait autrefois la Flandre Française ou Wallonne » (p. VII). Mais c'est aussitôt pour préciser qu'il a dû, à cause des rapprochements nécessaires, « s'occuper aussi du Cambrésis, du Hainaut, de l'Artois, du Hainaut belge, du Tournaisis, etc., etc. ». Mais, outre la mention « Flandre, Artois » que l'on trouve deux fois, ne sont cités, 49 fois, que les noms de 11 communes (parfois plusieurs pour une même chanson) : Lille (15 fois), Douai (9), Roubaix (7), Tourcoing (6), Cambrais (4), Comines (2), Dunkerque (2), Estaires (2), Armentières, Esquelbecq et Seclin 1 seule fois, ces trois dernières uniquement pour leur carillon.

Le carnaval de Dunkerque
Les mélodies publiées dans cet article, qualifiées par Desrousseaux d'« airs traditionnels », lui ont été fournies par Adolphe Piéters, carillonneur communal à Dunkerque.

Nous avons, parfois, corrigé quelques erreurs de notation, ce que nous signalons à chaque fois (dans les fichiers myr).

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