auteur

BLADé JEAN-FRANçOIS (1827 - 1900)

Collectes en Gascogne et Guyenne, dans l'Armagnac et l'Agenais (11 communes clairement désignées dans le Gers, 8 dans le Lot-et-Garonne, 1 dans les Hautes-Pyrénées, zone qu'il étend à une partie du Tarn-et-Garonne , une partie de la Haute-Garonne, les Landes en entier et une partie de la Gironde).
Magistrat durant un temps, érudit local, il publie de nombreux ouvrages d'histoire locale ou de folklore (des recueils de contes, proverbes, devinettes, assez controversés quant à leur rigueur scientifique).
Commentaire Coirault : cité parmi les collecteurs attestant de l'usage de la danse aux chansons (Notre Chanson Folklorique, p. 161, n. 6). Cité parmi ceux dont les « poésies [textes verbaux recueillis] sont veuves de presque tous les airs » (Notre Chanson Folklorique, p. 199, n. 2).  Dans Recherches sur notre ancienne chanson populaire traditionnelle, il note, à propos d'une variante textuelle, « si l'on admet la sincérité d[u] collecteur. » (p. 567, note.)


Publications
Dissertation sur les chants héroïques des Basques. Revue de Gascogne, t. VII (1866), p. 97-111, 155-164 228-235, 306-314. (sans mus.).
Consultable sur Gallica.
Poésies populaires en langue française recueillies dans l'Armagnac et l'Agenais. Paris, Champion, 1879, précédemment publié en 1878 dans La revue de l'Agenais (à l'identique à 2 petites modifications près, sur un Noël – p. 12 de l'édition Champion, et de mise en page pp. 21-22). Poésies religieuses, poésies diverses, chansons, complaintes, chants spéciaux. Contient 37 mélodies (34 mélodies publiées + 8 mentionnées dont nous en avons retrouvé 3.)
Commentaire Coirault : Intéressant (34 airs notés à la fin) et paraissant assez sincère (appréciation que Coirault module par ailleurs).
La revue de l'Agenais est consultable sur Gallica
L'édition chez Champion est téléchargeable sur le site de l'université de Toronto mais il manque 4 pages (117 à 120). On peut consulter un autre exemplaire, complet, sur archive.org
Poésies populaires de la Gascogne, Paris, Maisonneuve et Cie, Collection « Les littératures populaires de toutes les nations » vol. 5 à 7, 1881 (tome 1), 1882 (tomes 2 et 3), rééd. par Maisonneuve et Larose en 1967 (3 volumes).
Volume 1 : Poésies religieuses et nuptiales. Contient 11 mélodies (7 mélodies publiées + 4 mentionnées que nous avons retrouvées).
Volume 2 : Poésies diverses, chants spéciaux et récitatifs (Romances, chansons d'amour, chansons de travail, chants calendaires, chansons pour les petits enfants, chants historiques, récitatifs). Contient 12 mélodies (9 mélodies publiées + 4 indiquées dont nous en avons retrouvé 3).
Volume 3 : Chansons de danse. Contient 11 mélodies.
Bladé signale une première tentative d'édition du tome 1 dans la Revue de l'Aquitaine, incomplète et inaboutie car conçue sur « un plan défectueux » (la publication par Gallica de cette revue est incomplète et ne comprend pas le volume indiqué par Bladé).
Commentaire Van Gennep : « incorpore plusieurs publications précédentes du même auteur. » Chapitre danses :  « p. V-VI, rondeau dans l'Armagnac et l'Agenais ; description sans schémas. »
Commentaire Coirault : « Contribution importante, à contrôler (cf les Additions, III, p. 420 et suivantes) (7 airs notés à la fin du t. I, 9 du II, 11 du III) ». Notre Chanson Folklorique, Bibliographie.
Les tomes 2 et 3 sont consultables le site de l'Université Bordeaux3 : Tome 2 Tome 3


Remarques
La zone d'enquête que revendique Bladé « correspond à peu près aux deux départements du Gers et du Lot-et-Garonne, aux cantons d'Auvillars, de Lavit et de Valence-d'Agen, situés dans le Tarn-et-Garonne, et à la portion de la Haute-Garonne qui confine au canton de l'Isle-Jourdain. Il faut y ajouter la partie des Hautes-Pyrénées formée par les vallées d'Aure, Magnoac, Nestes et Barousse » (1879), domaine qu'en 1881 il étend à « l'intégralité des départements des Landes, du Lot-et-Garonne, du Gers, des Hautes-Pyrénées, à la partie du département de la Gironde représentée par les arrondissements de Bazas et de La Réole, à la portion du département de la Haute-Garonne sise sur la rive gauche du fleuve, et aux cantons de Valence-d'Agen et d'Auvillars, dans le Tarn-et-Garonne. »
Cependant, quand, dans ses deux ouvrages, il nomme des lieux (240 occurrences hors sources indirectes), il ne cite que des communes situées dans le Gers (11 communes), le Lot-et-Garonne (8 communes) et les Hautes-Pyrénées (1 commune). Et encore ne sait-on pas si ces lieux sont les lieux de collectage, ou le lieu d'origine de ses informateurs (nous les avons indiqués comme lieux de collectage, ce qui n'est pas du tout certain, comme le laissent penser les nombreux exemples de membres de sa famille originaires de Gontaud dans le Lot-et-Garonne, qu'il a tout aussi bien pu interroger à Lectoure).

Ses sources

Il cite en général ses informateurs directs (sauf dans le tome 1 des Poésies populaires de la Gascogne, qui présente de très nombreuses petites pièces de 4 vers en général) ; du moins donne-t-il le nom du « fournisseur responsable, qui m'a donné le texte le meilleur et le plus complet » (PPG t.1, p. IV). On lui reprochera qu'ils sont peu nombreux, ce dont il se défendra en disant : « Certes, j'en ai interrogé bien davantage ; mais je n'ai cru devoir nommer que [ceux] dont les communications méritaient la préférence » (PPG t.3, p. 420). Il reste qu'ils sont relativement peu nombreux. Le premier d'entre eux est lui-même : près de 60 fois, il mentionne comme source : « Je sais cette chanson depuis mon enfance » (ce que l'on a cru pouvoir localiser à Lectoure, sans certitude). Les membres de sa famille (notamment deux tantes) sont cités 20 fois. Restent 29 informateurs (Bladé précise pour nombre d'entre eux qu'ils sont illettrés) qui sont nommés 217 fois. 5 seulement d'entre eux représentent près de 75 % des apports : Pauline Lacaze, environ 50 ans (en 1881), femme illettrée, de Panassac (Gers) : 55 chansons, Isidore Escarnot, environ 40 ans, homme illettré, de Bivès (Gers) : 48, Catherine Sustrac, environ 30 ans, femme illettrée, de Sainte-Eulalie (commune de Cauzac, Lot-et-Garonne) : 22, Françoise Lalanne, environ 60 ans, de Lectoure (Gers) : 21 chansons, et Cadette Saint-Avit, « morte à 50 ans », femme illettrée, de Castéra-Lectourois (Gers) : 15 chansons. Pour certains de ses « fournisseurs », il indique leur âge (probablement en 1881).
Bladé utilise aussi quelques sources indirectes. Il fait de très rares emprunts aux recueils de ses prédécesseurs (Lamarque de Plaisance, Usages et Chansons populaires de l'ancien Bazadais, Bordeaux, 1845 ; Couaraze de Laa, Chants du Béarn et de la Bigorre, Bull. Soc. acad. Hautes-Pyrénées, t. VI, 1858-1861. Tarbes, 1862, p. 199-300. (sans mus.) ; Cénac-Moncaut (Justin), Littérature populaire de la Gascogne, Dentu, 1868, in-12, 550 p., mus. notée par Auguste Jacquemin, et mentionne quelques correspondants (M. Magen à Agen, M. Faugère-Dubourg à Nérac et M. Prosper Lafforgue à Auch).
Mais surtout, il utilise deux manuscrits inédits :
Charbel, recueil sans titre conservé aux Archives départementales du Lot-et-Garonne, série T. Langue vulgaire, proverbes et chansons populaires , textes divers et notices. Manuscrit de 22 pages, qui contient des proverbes, des poésies populaires, et des poésies littéraires, le tout en sous-dialecte agenais. Bladé date ce recueil de 1806, adressé au préfet du Lot-et-Garonne par un habitant de Tournon, qui signe « le vieux invalide Charbel. » (Bladé reprend 11 chansons, aucune mélodie).
P. Lambert, Chants de campagne. ― Patois et français. ― Poésie et musique. ― Recueillis dans le Lot-et-Garonne, aux environs du Port-Sainte-Marie (arrondissement d'Agen), sur les deux rives de la Garonne, par P. Lambert. Deux cahiers manuscrits. Dans le 1er se trouvent soixante-sept pièces, dont vingt-sept en français, et le reste en sous-dialecte agenais, variété du Port-Sainte-Marie. La musique occupe le second cahier (32 pages), où l'on trouve soixante-dix-sept airs adaptés à des paroles, plus seize Rondeaux sans paroles, et deux Congos. Ce recueil appartenait à la famille de P. Lambert quand Bladé l'a consulté en 1879, peu après le décès de P. Lambert. (29 chansons reprises, dont 12 mélodies.) Apparemment, ce recueil demeure à ce jour non retrouvé.


Bladé indique le plus souvent un tempo, que nous avons respecté, même si, pour certains airs à danser en 6/8, celui-ci paraît lent.
Pour chacun de ces recueils, les quelques mélodies publiées le sont en fin de volume : c'est le numéro que Bladé leur a attribué que nous avons utilisé pour les nommer. Mais le numéro de page que nous indiquons est celui où sont publiés les textes des chansons qui leur correspondent. Les mélodies sont ici rangées dans cet ordre, et non dans leur ordre de numérotation.
A noter : dans Poésies populaires de la Gascogne, tome 1, 2 mélodies servent chacune à 107 refrains différents, 1 autre à 21. Toutes les mélodies de ce volume sont tirées de P. Lambert.

Recueils